TMB/A&M télescope 152/1200 triplet air apo.Pour feu Thomas B. Back, la définition de l’apochromatique est applicable aux instruments astronomiques bien qu’elle fut, à l’origine, pour les microscopes.
En effet, Ernst Abbe et Otto Schott réalisèrent, pour Carl Zeiss, le premier microscope répondant aux critères de l’apochromatisme. Ils utilisèrent des verres de dispersion anormale, nommé Schott ainsi que la fluorite naturelle polie.
D’ailleurs, Zeiss gagna l’intégralité du marché des microscopes grâce aux travaux de Schott et d’Abbe.
Un objectif, pour être apochromatique selon les critères d’Abbe, doit avoir trois longueurs d’ondes (couleurs) qui se chevauchent au point de focalisation, une correction d’aberration de sphéricité et de coma pour deux longueurs d’onde.
Peu d’instruments répondent à cette stricte définition de l’apochromatisme bien que beaucoup soit nommé commercialement apochromatique. Il existe une définition moderne de l’apochromatisme moins stricte que celle d’Abbe et elle concerne nos instruments d’astronomies.
J’arrête de parler optique car j’ai atteint les limites de mes connaissances.
Passons donc au matériel :
La société A&M, basée Italie, près de Venise, fabrique des lunettes et des télescopes.
Elle achète les optiques et les focusseurs puis les assemble sur un « corps » de sa conception.
Les optiques furent dessinées par Thomas Back de TMB optical (USA) puis elles sont réalisées par les maîtres opticiens de LZOS en Russie, le focusseur est fabriqué par Starlight Instrument (USA)et le corps est de conception italienne (A&M).
Thomas Back indiqua que son triplet « air spaced » est composé de :
-d’un verre crown en premier élément.
-d’un verre OK-4 SD au centre (similaire au FPL-53, nommé aussi fluorite synthétique ).
-d’un verre crown en dernier élément (il est secret celui-là ?).
Cet assemblage, sur le papier, permet de corriger la coma et l’aberration de sphéricité ainsi que le chromatisme évidemment. Le triplet est évidemment collimatable !
Les verres sont polis à la main et assemblés par les soins d’une entreprise russe réputée pour la qualité de ses verres et de ses opticiens : Lytkarino optical glass factory (LZOS).
Test au Twynam-Green interféromètre (532nm) : p.t.v : 0.173
Rms : 0.031
Strehl ratio: 0.962
Le focusseur Feather Touch est fabriqué par Starlight instrument et il fut conçu en collaboration avec TEC.
Il est en acier et en aluminium anodisé et son diamètre est de 89mm. Il est aussi bafflé.
La mise au point se réalise sur 115mm et il supporte 4.5 kg. Il est rotatif sur 360° et il est équipé d’un démultiplicateur 1.9.
Il est installé sur une bague d’allonge en acier que l’on peut dévisser, pour réduire la longueur du corps de la lunette, afin d’y installer une bino sans l’usage de barlow.
La Mark V de Baader s’installe sans retirer cette bague d’allonge et sans l’installation d’une barlow.
Le corps de la lunette est en carbone/aluminium. Il est réalisé par les soins de A&M télescope.
L’extérieur du tube est recouvert de carbone et le pare-buée est rétractable.
L’intérieur du pare-buée est recouvert de feutrine. L’intérieur du tube possède cinq baffles ainsi que de petits ventilateurs afin de mettre le triplet en température plus rapidement.
L’aspect et les finitions sont extrêmement soignés, c’est un bel instrument qui pèse 13.5 kg.
Une petite anecdote sur la société A&M : le propriétaire de cette lulu, après un mois d’usage décida de modifier son porte oculaire . Il envoya donc un mail à A&M pour leur demander s’il était possible de changer le P.O et la société italienne accepta d’effectuer cette modification. Ainsi, ils coupèrent le tube pour y installer un nouveau P.O. : le Feather Touch 3545 de 3.5’’ avec une bague d’allonge.
Rien n’a été laissé au hasard pour la conception de cette lunette, des marques et des composants de qualité.
Le visuel :L’inconvénient du triplet (par rapport à un doublet) est sa mise en température, il faut une bonne demi-heure, voir une heure si l’on n’utilise pas les ventilateurs internes.
Un quartier de lune est présent le soir du test alors je dirige le tube dans sa direction.
L’image est piquée, contrastée et bien nette, une véritable photo !
J’alterne les différents grossissements afin de pousser l’instrument dans ses derniers retranchements : à des grossissements de 50 (pano 24), de 75 (nagler 16), de 133 (nagler 9), de 240 (taka LE 5) et de 480 (TMB 2.5) l’image est toujours superbe. Je tente plus : grossissement de 600 (Powermate 2.5 + LE 5), ça passe mais l’image s’assombrit et devient moins nette.
Le grossissement maxi sur la Lune sans perdre le contraste et la netteté d’image est aux alentours de 400.
De tels grossissements ne seraient pas possible sans le porte oculaire Feather Touch, il fait des miracles lors de la mise au point.
Saturne et Jupiter sont aussi magnifiques avec un grossissement de 240 environ.
Les objets du ciel profond ressortent superbement grâce au champs de la lulu et aussi grâce à la vision binoculaire, ils sont bien contrastés : amas, nébuleuses et galaxies.
Je n’ai perçu aucun défaut sur le star test effectué à x 600 sur la polaire puis sur Capella, une bonne symétrie en intra puis en extra.
Je rajouterais des infos sur le visuel avec la pratique.